Le silence est un luxe qu’il faut savoir apprivoiser
Je voudrais vous parler du silence.
Notre époque le fuit.
Toutes les pauses dans nos vies sont comblées par du bruit : on "swipe", on "scrolle", on "zappe", sans même réfléchir.
Séries, infos en continu, podcasts, vidéos Youtube, notifications, messages WhatsApp, tweets, publicités…
On est envahi de sons et d’images.
Notre cerveau ne connaît pas le mode sourdine ; il est constamment en alerte.
La plupart du temps, pour s’abreuver de futilité.
La société de consommation de masse tend à cela ; elle nous enjoint à cela ; et nous, nous acceptons sans ciller.
La vérité est que nous n’aimons plus le silence parce qu’il nous fait peur, peur de se retrouver face à soi-même, peur de perdre du temps, peur de laisser cours à son imagination, peur d’avoir à réfléchir.
Mais le silence n’est pourtant pas du vide. C’est un espace. C’est le berceau de la créativité, parce que s’y nichent la poésie et la contemplation.
« Le silence vaut mieux que n’importe quelle avalanche de paroles. » - Euripide
« Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse. » - Alfred de Vigny
« Ils seront heureux ceux qui […], hors du souci, du tracas, du fatras temporels, dans le grand silence des lampes, aux veillées d’hiver, pourront travailler les auteurs. » - Charles Péguy
S’il y a bien un moment où l’on cultive le silence, c’est dans l’écriture, un travail où l’on retrouve de l’intériorité et où l’on peut créer sans être parasité.
Écrire, c’est réapprendre à faire silence et ainsi être pleinement à l’écoute de soi et du monde.
Quelle chance avons-nous en tant que plume !
Ne nous privons pas du luxe qu’est le silence.