Que faire vis-à-vis de l’IA en tant que plume?

« L’IA, ça ne va pas te jouer des tours dans ton métier ? »

S’il y a bien une question qui revient le plus quand j’évoque mon job de plume à des proches, c’est bien celle-ci.

Et elle est bien légitime tant l’Intelligence artificielle fait des progrès colossaux et propose des textes de plus en plus de qualité.

C’est un sujet qui mérite donc réflexion.

Pour moi, la première erreur serait de se mettre des œillères et de faire comme si l’IA n’existait pas. On ne peut pas continuer à écrire de son côté, sans constater que nos textes peuvent être produits par l’IA. Ne pas voir ce que l’IA peut accomplir, c’est en quelque sorte ne pas se remettre en question, refuser de se challenger, refuser de progresser.

La seconde erreur serait d’être tenté de sombrer dans le fatalisme en se disant que les métiers de plume n’ont plus aucune plus-value au regard de la montée en puissance de l’IA.

Pour ma part, je refuse de tomber dans ces deux écueils.

L’Intelligence artificielle est désormais dans nos vies. On ne peut pas faire autrement. Autant se l’approprier pour en maîtriser les outils.

Mais l’IA n’est qu’un outil de plus, certes très efficace si on sait la commander, mais elle ne remplace pas l’humain, son talent, son expérience, sa subjectivité.

Je crois au contraire que les métiers littéraires comme celui de plume sont en plein développement car le risque encouru avec l’IA est que nous ayons affaire à des discours, formules et autres éléments de langage stéréotypés et homogénéisés. Nous avons donc besoin d’une touche humaine, capable de mettre du cœur et de l’esprit dans les écrits, pour se démarquer grâce à une certaine tonalité.

Je vois donc l’IA plus comme un partenaire qu’un adversaire. Elle est un outil qui permet de confronter son texte, d’en mesurer par exemple la pertinence mais le produit brut, le texte, doit être lui l’œuvre de la plume.

Cela est d'autant plus vrai que nous sommes loin en France d’être les leaders de l’IA, le marché étant dominé largement par les Etats-Unis et la Chine. Nous avons certes des talents en Europe mais ils ne sont pas assez aujourd’hui organisés et accompagnés pour peser efficacement face aux géants américains et chinois. Le risque est donc grand que les outils liés à l’IA soient alimentés principalement par des données provenant de ces deux cultures. D’où l’importance de miser sur l’humain pour continuer à faire vivre notre langage, notre façon de s’exprimer et de communiquer.

Conclusion : formons-nous à l’IA pour progresser et produire du contenu de meilleure qualité encore mais restons sereins sur notre capacité à créer des écrits qui marquent les esprits !

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