L’écriture est aussi un sport. Musclons-là !
La fin du Tour de France approche et l’on se délecte déjà des dernières étapes qui s’annoncent dantesques. Puis, dans une semaine, la page des Jeux Olympiques de Paris 2024 s’ouvrira pour quelques semaines d’émotions sportives toutes aussi intenses.
Ce mois de juillet n’est qu’une suite de grandes vibrations entre l’Euro, la Formule 1, Wimbledon, la Grande Boucle et les JO.
La rédaction de L’Equipe doit être en effervescence avec ses journalistes en ébullition pour écrire chaque jour des lignes capables de nous transporter sur les plus beaux théâtres de compétition.
Ceux-là sont autant d’occasions de magnifier l’écriture, de jouer sur les mots et les émotions, de trouver du rythme dans nos phrases, d’user notre vocabulaire, d’imaginer de nouvelles métaphores et autres figures de style.
En soi, écrire sur le sport est un extraordinaire exercice pour muscler son écriture. Comment ne pas penser à Albert Londres et ses forçats de la route ou à Henri de Montherlant et ses Olympiques qui nous ont offert de magnifiques lignes sur l’effort et le dépassement de soi.
Beaucoup d’autres auteurs ont trouvé dans le sport une routine ou un cadre leur permettant de décupler la force de leurs écrits. L’alpinisme pour Jean-Christophe Rufin, la course à pied pour Cécile Coulon par exemple.
Parfois, on oublie qu’Arthur Conan Doyle pratiquait le cricket, qu’Ernest Hemingway avait une fascination pour la boxe et que même Agatha Christie avait goûté aux joies du surf.
Si on suivait un peu leurs traces. Cette période propice aux exploits sportifs est à mes yeux une aubaine pour tous ceux qui manient la plume.
Autant en profiter pour se fixer une discipline : écrire chaque jour un nombre de mots défini à l’avance ; puis, se faire violence en tordant son texte dans tous les sens à force de le relire, de le sabrer, de le remanier et de le polir jusqu’à proposer une version à soumettre autour de soi, puis se prêter avec humilité au même exercice, à nouveau, encore et encore…
Écrire, c’est transpirer aussi. C’est mettre son cerveau à l’épreuve.
Et quand il ne répond plus, quand notre esprit se met sur pause, il n’y a plus qu’une chose à faire : du sport !
Partez courir, tapez la balle jaune, enfourchez votre vélo, évadez-vous en randonnée… Ce sont ces moments de respiration qui vous donneront à nouveau l’inspiration.
Pour devenir un athlète de l’orthographe, un champion de la syntaxe ou encore un virtuose de la prose, il n’y a pas de secrets : entraînez-vous avec la même discipline qu’un sportif de haut niveau.
(Photo Henri de Montherlant)