Écrire avec Mirabeau (épisode n°4 de la série Politique & Littérature)

Quoi de plus enthousiasmant qu'écrire avec Mirabeau, celui qui fut surnommé l'Hercule de la Liberté ou encore l'Orateur du Peuple ?

"Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes."

La phrase est restée célèbre.

Ce grand tribun de la Constituante illustre à merveille l'alliance entre la plume et le pouvoir.

Voilà pourquoi l'épisode 4 de la série Politique & Littérature lui est dédié. 👇

"Ce n'est pas pour les beaux esprits qu'il faut écrire, mais pour les rois et pour les peuples, afin de dissiper leurs illusions.", écrivait-il également.

La citation à retenir :

«Le bienfait d’un livre utile s’étend sur la nation entière, sur les générations à venir; il grandit, il féconde l’intelligence humaine; il multiplie; il propage; il éternise l’influence des lumières et des vertus, de la raison et du génie. [...] C’est une sorte d’apothéose que l’homme supérieur donne à son esprit afin qu’il survive à son enveloppe périssable.»

Le comte de Mirabeau “vouait un culte à la raison et aux pouvoirs émancipateurs de l’écrit.”, selon Bruno de Cessole.

Le style de Mirabeau :

Mirabeau, c’est d’abord un grand tribun plus qu’un auteur de talent. Il savait choisir les bons mots et les employer avec le ton qu’il fallait pour faire frémir les députés en pleine période de la Révolution.

Il est ainsi resté dans l’histoire comme étant le premier symbole de l’éloquence parlementaire.

Avant cela, dans la guerre de plumes que se livraient les principaux protagonistes de la Révolution, Mirabeau est déjà un esthète des libelles. C’est un intellectuel mais il n’oublie pas d’être un homme d’action et utilise son art oratoire pour défendre les causes qui lui sont chères: la liberté de la presse, l’inviolabilité des députés, la généralisation du drapeau tricolore...

C’est en effet par sa renommée d’écrivain professionnel - il est l’un des rares auteurs de son milieu et de son époque à avoir vécu des revenus de sa plume - qu’il est entré avec fracas dans la vie politique.

Dès ses jeunes années, il se rêvait en écrivain politique avec un objectif précis en tête: participer aux affaires de l’Etat.

Il n’avait pas reçu de formation universitaire. Ce sont par d’importantes lectures, notamment au cours de ses années de prison, qu’il consolide ses connaissances. Tout au long de sa vie, il ne cesse ainsi d’accumuler des notes de lecture, des anecdotes, des opinions, des statistiques qu’il recueille auprès de moult interlocuteurs.

Pour entamer son œuvre à l’écrit, il se base sur des canevas fournis par les recherches de ses collaborateurs ou bien les écrits d’un autre.

Souvent, la première mouture de ses textes est le fruit d’un travail mené par des prête-plumes mais qui ont été si remaniés et arrangés par lui-même qu’on peut dire qu’ils ont été les siens. D’ailleurs, il n’hésite pas à citer et remercier ses collaborateurs, ce qui était bien rare à l’époque.

Chez lui, “la polémique stimulait sa logique. Les huées galvanisaient son sens de la répartie.

Ce qui fait dire aussi à Bruno de Cessole : “le penseur était aussi grand que l’acteur.” Ajoutons à cela qu’il était doté d’une vision à long terme qui l’a propulsé dans l’Histoire.

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