Le copywriting et la politique, deux mondes en harmonie, vraiment?
Quand on se forme au copywriting, le monde politique est souvent montré en exemple. Les meilleurs copywriters seraient ainsi les responsables politiques, parce qu’ils savent presque instinctivement faire passer des messages grâce à des mots puissants, des phrases choc, des slogans ou "punchlines" qui frappent les esprits.
C’est vrai : certains d’entre eux sont dotés de ces qualités.
Pourtant, je suis convaincu qu’il y a une marge de progression encore exceptionnelle, que le monde politique peut trouver dans les techniques de copywriting une source inépuisable d’inspirations et de méthodes pour muscler sa force de persuasion.
J’en suis d'autant plus convaincu que je constate que le niveau s’est affaissé ces vingt dernières années.
Qui se souvient encore des slogans de campagne des deux dernières élections présidentielles en France ? Pas grand monde il me semble.
On se rappelle tout juste de quelques slogans des campagnes de 2012 et 2007: « le changement, c’est maintenant ! » de François Hollande ; « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy.
Ce qui suit, cela n’imprime plus.
Nous retenons surtout les slogans venus d’outre-Atlantique : bien sûr, le fameux « Make America great again » de Donald Trump, le « Yes, we can » de Barack Obama, et un peu plus ancien, le « America is Back » de Ronald Reagan.
En France, nous nous souvenons notamment de certaines phrases de Giscard, Mitterrand, de Gaulle ou encore Chirac : « Vous n’avez pas le monopole du cœur » ; « Vous êtes l’homme du passif » ; « Je vous ai compris » ; « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »
Mais depuis le début de ce XXIe siècle, il n’y plus grand-chose à se mettre sous la dent.
La faute sans doute à une certaine « infobésité », tant les chaînes d’information en continu et les réseaux sociaux nous perfusent continuellement de données et de déclarations sur lesquelles il faut se positionner et réagir immédiatement. Difficile dans ce laps de temps si court de retrouver l’art de la formule.
La faute aussi, dans une société de l’image et du bruit, à nos hommes et femmes politiques qui ne prennent plus le temps de poser les bons mots et de questionner leur sens de la formule.
On réagit mais on ne crée plus d’histoires ; on clive, on invective mais on ne crée plus de récit ; on ne crée plus d’expériences humaines, on ne rassemble plus, on ne réconcilie plus. On tweet mais on ne raconte plus.
A rebours de cette médiocrité ambiante, le monde de l’entreprise montre souvent qu’un autre chemin est possible, grâce à des récits auxquels nous pouvons nous identifier.
Il me semble donc que le copywriting, abondé d’un storytelling efficace, reste une formidable solution pour redonner des couleurs au personnel politique.