Comment l’écriture peut réparer les fractures françaises

Comment l’écriture peut être un rempart face aux fractures françaises.

Il n’y a qu’une seule étude qui doit nous alerter en ce moment, celle produite par Ipsos, la Fondation Jean-Jaurès, le CEVIPOF - Sciences Po et l’ Institut Montaigne, et dont les résultats ont été publiés dans Le Monde hier, à savoir l’édition 2024 de « Fractures françaises ».

Déclinisme, pessimisme, repli sur soi, mécontentement, crise de confiance… Tous ces indicateurs sont à leur paroxysme après une dissolution qui n’a fait que renforcer la crise politique que nous vivons depuis l’élection présidentielle de 2022.

En voici les principaux enseignements :
👉 Le mécontentement des Français est massif, touchant plus d’un sondé sur deux.
👉 Ils sont 70% à considérer que leurs conditions de vie se sont détériorées.
87% considèrent que le pays est en déclin, un bond de 18 points depuis l’élection présidentielle de 2017 !
👉 73% des sondés souscrivent à l’idée selon laquelle « c’était mieux avant » et la même proportion dit s’inspirer de plus en plus des « valeurs du passé. »
👉 Seulement 21% des personnes interrogées jugent qu’« on peut faire confiance à la plupart des gens », une baisse de cinq points en un an.
👉 Le personnel politique en prend pour son grade : il est jugé corrompu, à 63%, non représentatif, à 78% ou agissant pour ses intérêts personnels, à 83%. Outch ! Seule exception notable, les maires qui obtiennent 70% de confiance.
👉 Enfin, dernier record, la crainte d’être dissous dans la mondialisation : 64% des sondés jugent que « la mondialisation est une menace pour la France. »

Autant dire que les Français traversent une grande déprime et qu’ils ne considèrent pas les représentants de la classe politique comme leur allié.

Surtout, nous vivons une accélération du temps politique qui n’invite pas à l’optimisme. En clair, il n’y a plus d’espace pour un moment de réelle respiration démocratique. Les perspectives actuelles et les scénarios probables en cas de chute du gouvernement Barnier n’encouragent pas non plus à l’apaisement.

Il est donc grand temps de prendre le temps et de trouver les mots qu’il faut pour calmer les maux d’une société brisée de toutes parts.

Car pourtant, même dans ces heures sombres, il y a de l’espoir, à l’image d’une nouvelle cathédrale Notre-Dame qui s’élève dans le ciel de Paris, rebâtie grâce au sens du collectif et qui dit au monde que la France n’est pas un vieux rêve.

Osons donc écrire un récit qui réconcilie. Cela demande du temps, du courage, de faire de la politique autrement mais c’est nécessaire pour retrouver la voie d’une concorde nationale.

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