Jacques Chirac, cette douce nostalgie.

Il y a peu d’hommes politiques capables de vous marquer à vie. Jacques Chirac fut de ceux-là pour moi.

Je me souviens de mon père m’amenant à ses meetings, de quoi forger ma passion pour la politique. Des meetings comme on n’en fait plus, de plus de 30 000 personnes chauffées à blanc, transpirantes, hurlant, chantant, applaudissant à tout rompre dans une ferveur incandescente.

Jacques Chirac, c’était pour moi un géant. Je l’ai approché plusieurs fois, lui ai serré la main deux fois. Cette main, c’était une poigne surtout. Il ne vous serrait pas la main, il vous l’enveloppait totalement jusqu’à la broyer presque.

Jacques Chirac ne faisait rien à moitié. Il se livrait totalement quand il était au contact des Français. Dans ses embrassades, qui le caractérisaient tant, on percevait une réelle générosité.

Il est pour moi le dernier Président de la République qui incarnait réellement la France dans ses mille et un visages, dans toutes ses îles et tous ses terroirs.

On sentait qu’il l’avait parcourue, la France. On sentait que lui et elle ne faisait qu’un.

Jacques Chirac, c’était aussi une présence réconfortante, apaisante pour ceux qui connaissaient la souffrance. Il suffisait d’un contact, d’une poignée de main et de son sourire ravageur pour qu’un malade ou un handicapé oublie un peu ses soucis.

Il me manque comme il manque à la France parce qu’il était tout à la fois enraciné dans notre pays et pétri d’audace. Il voyait loin mais sans jamais rien sacrifier de l’ADN de notre Nation.

Les mots qu’il nous lègue en conclusion de ses mémoires tracent toujours la voie pour les années à venir :

« N’acceptez jamais que s’impose à vous une chape de plomb conservatrice et pessimiste, fondée sur le postulat que ce qui a été fait, bâti, créé hier serait nécessairement meilleur que ce qui pourrait être fait, bâti, créé demain. La France est le pays de la querelle des Anciens et des Modernes. Elle a vocation à bousculer les idées, les mœurs, les habitudes, les prétendues certitudes. Dans le monde qui s’ouvre à vous, plus que jamais tout est possible. En quelques années à peine, une entreprise peut devenir leader mondial dans le secteur des nouvelles technologies. Là où il fallait des années pour diffuser des idées nouvelles, en quelques minutes, elles font le tour du monde et des consciences. Ce monde, ses beautés, ses opportunités, sont à votre portée. Ne laissez pas ceux d’hier dicter votre loi.

Vous avez tant de continents nouveaux à découvrir, tant de Bastilles à prendre, tant à construire d’une manière plus juste et plus ambitieuse que nous n’avons su le faire.

Alors, Français : Rêvez ! Osez ! »

5 ans après sa disparition, Jacques Chirac plus que jamais le géant de mon enfance !

Crédit photo : AFP

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